lundi 2 mai 2011

J'ai quitté ma plaine...

JOUR 2



J’ai quitté ma plaine



Nous enfilons les états comme des petits oignons sur une brochette.  Déjeuner dans l’état de New York, dîner dans l’état de Pennsylvanie et souper dans l’état de l’Ohio.



Aujourd’hui j’ai pris la barre du bateau-maison.  Après une demi-heure je me suis rendue compte que j’utilisais qu’un mince filet d’air pour respirer et que mes mains étaient engourdies de trop serrer le volant. Faut préciser que j’étais en montagne avec du vent.  J’ai l’habitude de fredonner quand je suis inquiète.  La première chanson qui m’est venue en tête ce matin ce fut  «J’ai quitté ma plaine … ».  En périphérie de Buffalo dans l’état de New York la circulation est devenue très dense, malgré qu’on soit dimanche, quatre voies de large, entendez par là un accotement inexistant,  douze pouces de jeux ….avec du vent.  Et que dire de ces postes à péages si étroits, si minuscules.  Avec une auto, un jeu d’enfant.   Une marge de manœuvre qui avait rapetissée à un maigre six pouces, une véritable peau de chagrin cette marge de manoeuvre.  Je me suis engagée très, j’ajoute très,  lentement.   J’imaginais la face du gars dans la van tout juste derrière moi : « Chauffeur du dimanche! Vas-t-en chez vous! ».



À vrai dire j’ai commencé à relaxer après une heure de conduite. Mais voilà qu’un conducteur d’un « maigre six tonnes » s’arrête sur l’accotement extrême gauche et une partie de son camion sur la voie, une van derrière lui était en train de me dépasser, et moi avec la maison dans la deuxième voie (si vous faites le calcul ça donne trois véhicules lourds avec deux voies) Problèmes! Manœuvres d’urgence : on ralentit, on freine un peu, on se tasse un peu sur la voie de droite, heureusement il y a personne, on laisse le maximum de place à la van qui, tout à coup à mon oeil, venait de doubler de grosseur.  Lorsque tout est terminé, on relâche le volant sur lequel mes doigts blanchis s’étaient agrippés comme à une épave.   Chauffeur du dimanche! Vas-t’en chez-vous!  Et vogue la galère!



Après deux heures, je conduis dans une section de travaux…marge de manœuvre réduite à… trois pouces de chaque côté avec bordures de ciment!  Sacré peau de chagrin va!  Comme à un huissier j'ai dis à Michel «Je te remet les clés de la maison.  Ça va être tout pour aujourd’hui ».  C’est vrai qu’on relaxe bien du côté copilote!

4 commentaires:

  1. C'est une très bonne idée ton blog Chuzanne!
    Moi je vais te suivre à tous les jours.

    Mathieu

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  2. C'est tellement relaxant les vacances à ce que je vois! (Passe la boite, passe la boite, passe la boite à Michel)
    Merci pour tes bons commentaires sur Papa, sort des boules à mites, c'est très gentil de ta part.
    En plus, il est très agréable de partager avec ton île et ta plaine, et j'aime avoir de vos nouvelles, on s'ennuie déjà de vous!

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  3. Yvan dit...
    Complètement fou? Inconscient? Ou quoi encore?
    Michel, voyons laisser conduire Suzanne! Pas fort! Franchement, je te pensais plus brillant...Quelle déception!

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  4. Suzanne, je suis imprssionnée par tes nombreux talents.Continue de nous raconter tes anecdotes de voyage de façon aussi sympatique. Tes figures de styles me laissent bouche bée.
    Paulette

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